Chroniques de Fremantle - Partie 1

Chronique de Fremantle - Partie 1

Voilà,

J'ai donc quitté Wiebke le onze février vers midi trente aux abords de la gare de Fremantle. So long camarade. Elle s'en va vers le Nord, retrouver sa cousine à Perth puis frapper la route plus au Nord, et faire le grand tour par Broome et Darwin pour revenir à Brisbane par l'autre côte.

Après une petite quinzaine de minutes d'attente devaint la poste où j'ai rendez-vous, une petite Toyota pétaradante d'arrête à ma hauteur. En sort un grand dreadeux barbu en frusque de travail, je crois que c'est mon homme. Après de rapides présentations à bord de la Toyota de l'Enfer, et quelques frayeurs sur la route, je découvre la maison dans laquelle je vais passer ces quelques jours qui me séparent de mon retour à Brisbane. C'est une petite maison bordélique comme je les aime, avec un backyard rempli de vélos à réparer et de pots de fleurs félés.

A peine mes affaires déposées, je pars voir la Worm Farm (ou ferme à vers) toujours à bord de la Thanatoyota. C'est au milieu d'un Community Garden, juste à coté d'un terrain de golf que se trouve la ferme. Drôle de contraste entre les hippies barbus et pieds nus et les vieux grisonnants et empestant l'after-shave en polo col-relevé du golf voisin. Mais la cohabitation semble bien se passer.

Quoiqu'il en soit, l'ambiance est très bonne. Au sein cet espace se trouve donc la ferme à vers, mais aussi un café très calme et apaisant, une ambiance zen. Au fond se trouve un réparateur de vélos et près de l'entrée, quelques baraques dont je ne connais pas la finalité, mais qui ont l'air de fonctionner autour de l'agriculture urbaine également.

Bref, arrivé au jardin, nous devons vider une poubelle de déchets organiques et les broyer pour nourrir les vers. Le soleil tape fort mais ce n'est pas désagréable. Ryan (le hippibarbu) me montre le résultat après avoir nourri les vers; c'est plus qu'un compost, c'est un humus qui sent bon les nutriments, et doux comme de la terre de sous-bois. Parait-il que ce vermi-compost serait six fois plus efficace qu'un compost normal.

Après cette petite après midi de boulot, Ryan me dépose à la plage où le sable brulant et l'eau fraiche secoue mon petit corps ratatiné par ces deux semaines de voiture et ces quelques quatre mille et quelques kilomètres de route. De retour à la maison, j'entame la réparation d'un vélo, je rencontre les colocs et me couche, satisfait d'avoir enfin pu me remettre à l'ouvrage. Qui aurait cru que le travail manuel pouvait rendre addict a ce point? Par moi, et pourtant.

Le lendemain, réveil à sept heures, les choses serieuses commencent. Je pars au travail avec Jerry, l'associée de Ryan (qui fait des veilles dans un centre pour réfugiés). Après un arrêt au café du coin et l'ingurgitation rapide d'une pomme, j'entame mes travaux de la journée; déplacer et organiser une anarchique pile de bois d'environ cinq sterres, peindre la cloture, et en début d'après midi, aider Ryan à entamer la construction de la deuxième ferme à vers.

Nous sommes maintenant au soir du deuxième jour. La lumière fut et m'a cramé les avant-bras. Je viens de finir la vaisselle de mes Home-made wraps et je m'apprète a aller me coucher, juste après la rédaction sur PC de mes notes de voyage.

En tout cas, ce premier et bref regard posé sur Fremantle m'a mis l'eau à la bouche. Je pense que la vie ici doit être assez plaisante, un peu alternative, un peu en marge. Suite au prochain numéro. Over.